Wednesday, December 9, 2009

Essay in French VI

NOTRE AUTRE MOI

(PART VI)

Essay by Gustáv Murín

Fins des bonnes intentions

La description la plus pertinente de la relation aux animaux domestiques est le fait du célèbre acteur tchèque Vlastimil Brodsky :

« mon chien Hugo n’a pas l’intention de divorcer d’avec moi, il ne demande jamais combien je gagne. Cet amour m’est tellement voué, qu’aucun amour humain ne le dépasse. Il est plus durable aussi parce que justement il ne peut être rationnel. Le chien est le plus fiable de tous les partenaires. »

Et il est bon de prendre conscience que la population des états développés vieillit. Vers l’an 2000 un citoyen allemand sur trois aurait plus de 60 ans. Au recensement de la population en 2001 dans les Pays Tchèques, sont dénombrés davantage d’habitants de plus de 60 ans (1 883 783) que d’enfants de moins de 14 ans (1 654 869). Très bientôt les 65 ans dépasseront les 15 ans dans la population. Sur l’ensemble de l’Union Européenne les gens âgés qui devraient atteindre les 100 millions, vont inonder l’Europe du troisième millénaire. D’où l’on peut logiquement attendre que le besoin d’animaux domestiques augmente encore. A cela Brodsky ajoute :

« Plus la personne est âgée, plus elle aspire à l’amour, car elle se retrouve seule et chacun craint la solitude. »

A cela il convient d’ajouter que Monsieur Brodsky s’est finalement donné la mort, ce dont son petit chien fidèle Hugo n’a malheureusement pas pu le détourner.

Oui, les rapports humains sont plus complexes et un vieux proverbe chinois disait déjà que « c’est au sein de la famille que nous vivons les drames les pires. Au moment de la retraite on perd le collectif de travail, où nous pouvions parfois nous sentir comme dans une deuxième famille. Les liens avec la famille sont compliqués par les questions d’héritage et le contact se perd aussi d’avec la plus jeune génération des petits enfants qui ne vivent pas sous notre toit dans des foyers multi générationnels comme c’était de règle pendant des siècles. Ainsi l’animal reste par réciprocité une solution logique. Exemple avec la joueuse de tennis très controversée Martina Navratilova qui déclarait « Pour moi, la famille c’est mon chien ».

Cette citation éclaire le grand changement radical, sur lequel nous essayons de vous alerter. Des millénaires durant, les animaux domestiques ont complété la famille humaine, aujourd’hui ils la remplacent. Exemple avec l’ami des bêtes (et de enfants) mondialement connu, qui, à cause de cela, s’est offert tout un jardin zoologique. Vers ses 42 ans le chanteur Michael Jackson dormait avec dix-sept figurines. « Six modèles d’adultes et onze modèles d’enfants, mais tous ont l’apparence d’êtres vivants. » expliquait aux media sa décoratrice Charmian Carre, « Michael aime bien ses poupées, elles lui donnent le sentiment qu’il a de la compagnie » Et nous serons certainement tous d’accord que, comparées aux poupées, la compagnie des animaux est ô combien plus agréable et même plus naturelle .Mais cela n’en fait pas des êtres humains, qui restent irremplaçables pour la communication.

Oui, les animaux sont presque comme un autre moi. Mais le sens de leur existence et même leur apport à nos vies reposent seulement sur leur statut d’animal. Vouloir remplacer les êtres humains constitue une impasse. Pour une vie pleine et de qualité nous avons besoin de toutes les formes de communication sociale. Ne faisons pas des animaux, des êtres humains et ne permettons pas qu’à cause de cette chimère les êtres humains se mettent au niveau des animaux.



(The End)


Traduit par Guy Chayvialle

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