Wednesday, December 2, 2009

Essay in French V

NOTRE AUTRE MOI

(PART V)

Essay by Gustáv Murín

Où en sommes nous arrivés?

Chez certaines personnes les animaux remplacent d’autres personnes qui leur manquent pour diverses raisons. Leurs chéris sont vraiment des « personnes idéales » justement parce qu’elles sont totalement dépendantes de leurs maîtres. Elles sont aimées aussi car muettes. Autrement, elles prendraient conscience que leurs maîtres et l’amour qu’ils leur portent sont très surprenants et inamicaux.

Mais il ne convient pas d’accuser les individus pour cette forte violation de la réalité. Nous devrions plutôt la recevoir comme un sérieux signal d’alerte sur l’état de la société, où trop de gens esseulés, isolés, non communicants se retrouvent au milieu d’une foule toujours plus dense. Cette substitution d’animaux à la communauté humaine nous dit quelque chose de primordial. Un certain David Watts de Caroline du Nord a remplacé la compagnie des hommes par un troupeau de moutons, qui a emménagé au rez-de-chaussée de sa maison. Jusqu’à quatre-vingt de ces moutons s’entassaient sur le sol recouvert de paille et d’aliments. Lors de l’intervention de la police, il s’avéra pourtant que cet amour avait ses limites, car certains moutons étaient en si mauvais état, qu’il fallut les euthanasier. Pareille mésaventure ne menaçait pas le petit chien appartenant à un couple de retraités de la ville indienne de Hyderabad, qui l’aimaient comme leur propre enfant qu’ils n’avaient pas eu. De plus ils restaient à l’écart de l’existence humaine et ce petit chien était leur seul joie de vivre .Lorsqu’il mourut et qu’ils l’eurent mis en terre cérémonieusement, ils se firent disparaître aussi. Aucun doute ne pèse sur cette raison de leur mort, puisqu’ils laissèrent une lettre d’adieu à leurs proches.

Ces deux exemples sont le produit de notre siècle, le symptôme du niveau atteint par notre civilisation. Les animaux ne sont là que des médiateurs des informations auxquelles nous devrions prêter une oreille attentive. Sur la solitude au milieu de la foule, sur la solitude au milieu des outils techniques qui nous entourent et qui de manière étonnante nous éloignent du contact direct avec l’alentour. La technique raccourcit les distances, mais aussi elle nous écarte de ceux qui nous sont les plus proches. A un tel point que nous communiquons chaque jour avec des gens éloignés de milliers de kilomètres, mais ne connaissons pas nos propres voisins. Nous ne passons pas de bon temps avec eux, nous ne vivons déjà plus dans les familles d’antan que les animaux remplacent.


Proches du chien ?

Mais le pire est de faire face à l’énorme quantité de ces relations de remplacement, qui débouchent sur un raccourci de la pensée, qui est, dommage !, logique. La Britannique Dominique Lebirel assure : « De nos jours, il est très difficile de nouer une relation sérieuse et durable. Les divorces sont à la mode, lors du mariage souvent domine la crainte de savoir si c’est pour toute la vie ». On ne peut qu’être d’accord avec cela. Mais dans les constructions intellectuelles raccourcies, même une observation correcte peut aboutir à une conclusion très choquante La femme écrivain mentionnée indépendante ajoute: « Les animaux sont bien plus fidèles que les êtres humains Ils ne nous abandonnent pas dans les situations graves, ne nous trahissent jamais et leur amour est sans conditions. Alors la conclusion logique ? Cette femme, après des échecs avec les hommes, leur a trouvé un substitut avec une corneille, deux chats et une chèvre, mais avant tout avec le mariage des animaux et des êtres humains. Elle n’est pas la seule. Sous le slogan MarryYourPet vous trouvez sur Internet des dizaines de pages Web de petites annonces de ce service et même une dite révérend Mathilde, qui est sûrement une routinière de la célébration de ces couples mal assortis.

Mais par bonheur sur Internet on trouve plus de blagues sur ce thème, qu’en réalité de sérieuses « love stories » avec « happy-end » dans la salle de mariages de Dominique, ou Mathilde, l’entremetteuse.




(to be continued)

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