Wednesday, April 29, 2009

MICKEY MOUSES I

MICKEY MOUSES
(PART I)
Story by Gustáv Murín

Petit garçon, j'aimais beaucoup m'amuser a dessiner toutes sortes de Mickey Mouse. Mais avoir ce genre de famille de Mickeys dans la maison de campagne est loin d'etre un délice. Avec le temps, on s'habitue a ce qu'ils dévorent les provisions ( et surtout a ce qu'ils détruisent plus qu'ils ne consomment). Vous vous dites, pauvre souris, elle ne tire pas grande chose de la vie, alors au moins qu'elle profite de ce petit festin. C'est ce que vous vous diriez si vous étiez un défenseur de la nature, de surcroit des animaux. Le "de surcroit" est important car l'activité des défensseurs fanatiques des animaux a tres peu en commun avec la nature. C'est pourquoi je pense qu'ils devraient etre plus conséquents et protéger aussi les souris ( il paraît qu'ils protegent déja les moustiques). Ils devraient surtout protéger les souris de notre maison de campagne et ce en les emportant chez eux. Chaque spécimen de cette bestiole parasite a en effet une terrible habitude qu'avec le temps il ne fait que trop connaître. Cela peut en effet vous faire tourner en bourrique si en revenant dans le chalet au printemps vous y découvrez dans vos draps une souris reposant élegamment sur ses omoplates, caxchée jusqu'au menton et tout simplement crevée. Et je ne parle meme pas de ses amies qui ont complétement mouillé la couette en pissant lors de la levée du corps en pleurant sa disparition.

Nous avons utilisé contre les souris toutes les armes disponibles, autorisées ou interdites. Mais il est vrai que le passage a tabac d'une famille de souris occasionnera la venue d'une autre famille dans les lieux devenus vacants, comme si cela avait été écrit dans le journal local d'annonces pour souris.

La souris domestique tient son appellation officielle du fait qu'elle s'installe chez vous et qu'au début, vous essayez de vous y faire. Ensuite vous recevez de la visite ce qui veut dire que meme la souris domestique doit partir.

Nous avons le plus crié autour de la souris lors de la premiere visite d'une famille d'amis de Prague.

Invités dans la maison, souris hors de la maison.Du moins, c'est comme cela que nous l'imaginions. Le combat était avant tout psychologique car nous n'y étions absolument pas préparés, surtout d'un point de vue psychique. Au désespoir, j'ai pris ce qu'il m'est venu sous la main; une boîte rouillée de granules empoisonnées qui se trouvait dans le débaras. Les souris dévoraient les granules comme des framboises et encore il y en avit peu. Je dois avouer que ce fut encore pire avec la deuxieme dose de muort-aux-rats (déja achetée). Les souris l'avaient mangée alors que le paquet se trouvait encore sur l'étagere, avant que je n'ai eu le temps d'ouvrir le sachet et de l'utiliser. Nous avons du prendre conscience de leur appétit puisque l'hiver venu, ils consommaient déja couramment la moitié de nos réserves de savon. Il était clair que la situation exigeait une solution immédiate.

Dans la famille d'invités, il y avait aussi un petit Filip de six ans. Le fait que les souris poursuivent ce fragile enfant de la ville nous apparut a tous comme la preuve de notre impuissance. A ce moment la (comme toujours d'ailleurs) notre voisin L'ubos de Havirov est intervenu et pour résoudre le probleme (comme toujours d'ailleurs), il s'est servi de la toute derniere trouvaille de la technique : une sirene anti-souris a ultra-sons. Une sirene anti-souris a ultra-sons est une petite chose blanche avec une prise de courant. Aujourd'hui encore je n'ai pas compris comment marchait cet appareil. Soit les souris l'avaient pris pour l'équipement d'un nouveau type de discotheque et dansaient sur l'ultra-son dans leurs trous (et ne dérangeaient donc pas les invités dans leur sommeil) ou alors, l'ultra-son endormait efficacement les parents a bout de nerfs a force de guetter l'attaque des souris sur leur enfant. En bref, les rapports d'activité nocturne des souris étaient au plus bas. Les conséquences de leurs actes : des trous rongés dans du beurre ou des sachets de soupe en aluminium étaient les memes qu'avant. C'est alors que le chef de la famille invitée se résolut a mettre en oeuvre une tres efficace guerre psychologique. La guerre psychologique a, comme nous le savons, des effets sur le psychisme et puisque nous ne pouvions pas agir sur celui des souris, le cher pere s'attaqua au psychisme de son propre enfant.

Il passa un accord avec son petit Filip. Si ce jeune homme prometteur trouve une souris quelque part et (attention, c'est la qu'intervient la psychologie!) lui croque la tete, il aura comme récompense une prime d'objectif de 10 euros. C'est la que l'on voit a quel point un parent doit etre prudent avant de faire un pari avec sa propre progéniture.

Le petit Filip aurait facilement rempli la premiere condition, mais nous avons tous unanimement douté qu'il puisse croquer la tete ( en terme spécialisé "décapiter") d'une souris vivante et comme cela s'avéra, cette partie de l'accord n'a heureusement pas été honorée malgre la détermination du jeune chasseur. C'est pour cela que jusqu'a aujourd'hui nous avons dans notre maison de campagne des panneaux de signalisation Défense d'entrer peints par la petite main de Filip avec l'inscription "Attention, souris dangereuses !"

A peine les invités partis, je me suis résolu a mener un véritable combat d'extermination et j'achetai quatre pieges a souris. Je les plaçai chaque nuit et chaque nuit ils se refermaient infailliblement. Nos chers enfants se réjouissaient d'avance du rituel matinal immuable, a savoir, des funérailles des souris mortes au combat.

Grâce a cela nous avons installé sur la prairie voisine un cimetiere pour souris tout a fait approprié. La partie semblait gagnée mais une nuit l'esprit des souris s'insinua jusqu'a la cuisine ou nous dormons. J'étais persuadé que ça ne pouvait pas etre une souris puisque j'avais auparavant inspecté tous les interstices du plancher et m'étais assuré que meme une femelle moustique en cloque ne pourrait passer par la.

L'esprit des souris bruissait sans cesse dans le carton contenant du papier d'allumage. C'était une véritable provocation en duel. Je réveillai ma chere épouse Janina et l'invitai a m'assister dans ce safari souricier. L'esprit des souris se révéla etre en fait un souriceau et je me résolus (étant donné l'âge et l'occasion didactique de montrer cette créature aux enfants) a le prendre en chasse. Comme le sait bien ma bonne épouse Janina, une telle décision met d'habitude toute notre famille en état d'alerte.

La mobilisation accélérée de la parentele fonctionne suivant le systeme du "donne - pose- tiens" alors que pour ma part je me réfugie dans une tranquille immobilité sur le poste de commandement et je donne des ordres.

Mais cette fois-ci je décidai de mettre la main a la pâte. La petite souris dans sa betise s'était fourrée dans le repli de l' emballage transparent d'un quelconque jouet de nos rejetons. Il suffisait de placer l'orifice de l'emballage contre le carton et de le faire glisser doucement jusqu'au bord ce qui devait avoir comme effet de faire tomber la petite souris dans un bocal en verre préparé a l'avance.

Ma bonne épouse n'avait qu'une petite tâche, celle de "seulement" tenir ce bocal et de le refermer a temps. L'opération s'est déroulée comme prévu, jusqu'a l'ultime étape. La souris est tombée dans le bocal mais elle n'a pas pu profiter de sa prison d'honneur.

Au lieu de mettre fin aux tentatives d'évasion de la souris en refermant rapidement le bocal, Janina ne faisait que gémir doucement (car a la différence de la souris, elle faisait attention aux enfants qui dormaient) et le temps qu'elle s'arrete, la souris n'était plus la. Le temps de se jeter un regard réprobateur (vous connaissez sans doute ces regards entre époux qui additionnent les fautes commises par l'autre au cours de la derniere décennie), nous avons entendu retentir a travers le mur le petit claquement du piege posé dans le cellier. C'était la fin de l'esprit souricier. Mais il faut ajouter que nos enfants devaient encore avoir l'occasion de voir la souris domestique en vrai.


(to be continued)

Wednesday, April 22, 2009

LE MONDE EST PETIT

LE MONDE EST PETIT
Avant mon premier voyage au Mexique, a l'occasion d'un congres d'écrivain, je ne savais rien de ce pays. Je ne savais meme pas qu'un de mes collegues, scientifique, y était déja pour un stage d'un an. Quand j'ai décidé enfin de prendre contact avec lui, tout semblait désespéré. Il ne répondait pas a mes messages envoyés par fax. Il s'est avéré plus tard qu'il ne le pouvait pas. Le fax du bureau du laboratoire venait d'etre volé. Mon télégramme, dont le cout de l'envoi représentait deux mois de budget du laboratoire pour les frais de correspondance, ne lui est jamais arrivé. Les contacts par courrier électronique n'étaient pas possibles et j'ai envoyé une lettre alors qu'il était, d'apres toutes mes expériences avec la poste, déja trop tard.

Or justement cette lettre est arrivée contre toute attente une semaine plus tôt que prévu, un jour avant mon envol. Mon collegue m'a appelé aussitôt et nous avons donc pu nous dire au dernier moment que j'arrivais par avion et qu'il m'attendrait a l'aéroport de Mexico. Et je suis parti.

Mon voyage a été d'autant plus excitant que non seulement c'était la premiere fois que j'allais au Mexique, mais que de Mexico je devais me rendre au plus vite a Guadalajara, a des centaines de kilometres de la. Dans mon voyage dans l'inconnu mon collegue a fait parfaitement son devoir en matiere de rafraîchissement. Il m'a accueilli a l'aéroport et m'a fait connaître la biere locale de marque Montejo ainsi qu'une soupe qu'on appelait pozole. Il m'a fait aussi un discours détaillé sur ce que je devais, pouvais et ne devais pas faire. Le soir il m'a mis dans l'autocar pour Guadalajara et m'a souhaité un bon voyage.

Celui qui a voyagé sur les lignes mexicaines d'autocar de nuit sait qu'il y a la un luxe que l'on ne voit meme pas chez nous sur les lignes internationales. J'aurais donc du me trouver bien et a l'aise mais je ne l'étais pas car je filais de nuit vers un endroit inconnu. Au niveau des gares de péage, l'autoroute était jalonnée non seulement de gardes militaires mais aussi de gardes civils étranges en poncho, aussi armés que si nous avions traversés une ligne de front. Jusqu'a Guadalajara je n'ai pas beaucoup dormi.

Vers cinq heures du matin je suis descendu finalement a la gare routiere de Guadalajara. C'étaient mes douze premieres heures sur le sol mexicain et, pour le moment, je n'avais vu du Mexique que l'intérieur d'un autocar sombre. Une autre épreuve m'attendait maintenant: trouver un taxi pour aller a l'hôtel. Et il n'y a rien de simple a cela. Dans de telles situations un étranger a deux problemes : ne pas se faire voler quand il paie la course et ne pas se faire voler autre chose pendant la course. Pendant leur voyage pour le meme congres, des collegues danois s'étaient fait voler la nuit a une heure tardive en plein centre de Mexico. Un petit taxi vert sous licence d'état les avait conduit dans une ruelle transversale ou les compagnons de bouteille du chauffeur les attendaient déja. C'est pourquoi j'avais reçu a la fois un bon conseil et un avertissement de mon collegue. Le bon conseil était de chercher une station de taxi annonçant " Pre-paid taxi ". Au Mexique (mais aussi ailleurs, par exemple en Inde ou en Malaisie) on a sagement institué la course de taxi payée a l'avance. Vous annoncez votre destination, on vous encaisse et on vous donne un reçu, puis un taxi vous emmene ou il faut. J'attendais la deuxieme possibilité, celle de me faire voler sur le siege branlant a l'arriere du taxi, avec une totale résignation. J'étais recouvert de bagages et dans ma tete je remettais dans l'ordre deux coups de karaté que j'avais appris. L'un était supposé mortel mais je les confondais toujours. Avoir peur n'est pas dans mes habitudes mais se faire des illusions non plus. Mon collegue m'avait prévenu qu'il fallait s'attendre au pire si le taxi s'arretait de lui-meme dans un parc obscur. Et justement nous en sommes arrivés la.

Les rues de Guadalajara étaient désertes a cette heure matinale et nous roulions depuis longtemps quand le taxi s'est arreté brusquement au bord d'un parc inconnu et sombre. J'ai regardé rapidement autour de moi pour savoir de quel côté viendrait l'attaque. Mais dans cette rue déserte, nous étions seuls. Incrédule, je regardais le chauffeur de taxi. Il ne m'avait ni conduit a l'hôtel, ni volé - que pouvait bien me vouloir cet hurluberlu? J'avais annoncé le nom de l'hôtel " Plazza del Sol " au chauffeur a notre départ. Le brave homme m'avait bien conduit, mais a une place qui s'appelait " Plazza del Sol ". Quand il m'a fait le geste international pour dire que nous étions arrivés, il était clair que j'avais un petit probleme tout a fait inattendu. Je n'avais dans toute cette ville de Guadalajara de plusieurs millions d'habitants pas d'autre point de repere que ce nom d'hôtel " Plazza del Sol ", qui par un coup du sort était le meme que celui de cette place et parc déserts. Le chauffeur de taxi ne comprenait pas l'anglais et je ne connaissais pas l'espagnol. Je peux vous assurer qu'on se sent particulierement seul au monde, quand son propre chauffeur de taxi ne comprend pas ce qu'on dit. Il était hors de question de descendre avec tous mes bagages. Je n'avais nulle part ou aller et un autre chauffeur de taxi n'apporterait rien de mieux. Je ne savais pas quoi dire de plus au chauffeur que répéter " Plazza del Sol ". A cela il répondait en remuant complaisamment la tete et me proposait de descendre. Aux échecs, on appelle ça etre pat.
Dans la pénombre matinale je regardais autour de moi, désabusé. Dans ce pays inconnu et dans une ville inconnue, a des milliers de kilometres de chez moi, j'attendais de tomber sur quelque chose, un indice, un signe du ciel qui me redonnerait espoir et m'encouragerait a continuer. Et j'en ai trouvé un. Du côté du taxi ou j'étais assis, il y avait une longue rangée de petits bâtiments qui formait le plus petit côté de cette place rectangulaire. Tous ces bâtiments étaient des boutiques ou des restaurants. Tous étaient fermés et sans lumiere. Seul un, justement celui devant lequel nous nous trouvions, chassait l'obscurité d'une grande inscription en néon sur laquelle un unique mot brillait : SLOVENSKO. Tout d'abord cela me sembla etre une hallucination due a mon manque de sommeil. Cette inscription n'avait rien a faire ni ici ni ailleurs sinon en Slovaquie car elle était vraiment écrite en slovaque. Ce n'était pas l'anglais SLOVAKIA ni l'espagnol ESLOVACA, mais bien le SLOVENSKO de chez nous. Personne d'autre ne pouvait l'avoir écrite qu'un Slovaque qui s'était égaré la, longtemps avant moi. De toute évidence, il avait non seulement survécu mais encore fait faire ce message rappelant notre commune patrie. En regardant cette enseigne de néon, j'ai compris que je ne pouvais pas me perdre ici.

Nous avons trouvé peu apres l'hôtel " Plazza del Sol ", a l'angle opposé de la place.
Traduit par Matthieu Guinard

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Wednesday, April 15, 2009

UN ACHAT FORMIDABLE

 UN ACHAT FORMIDABLE
 
Ne croyez pas les guides touristiques. Je me suis rendu compte plusieurs fois qu'en général les lieux qu'ils recommandaient ne m'impressionnaient pas (si ce n'est l'horreur des cohues formées par tous ceux, moi compris, qui avaient été convaincus par la publicité touristique habituelle). En revanche, a plusieurs reprises, je suis resté ébloui par des endroits ou je me suis trouvé par hasard. Meme la renommée de ces différents pays peut ne pas correspondre completement a la réalité. Par exemple Singapour est connu pour etre un État a la discipline la plus sévere. Malgré cela, mon séjour a Singapour a débuté a l'aéroport par le vol dans la poche latérale de mon sac d'une cassette de jazz provenant de Bali. C'était la le seul vol dont j'avais alors été victime dans ma vie, et c'était arrivé pour la premiere fois justement a Singapour ! J'ai également lu au-dessus de la sortie de l'aéroport un grand panneau avertissant que la peine de mort sanctionnait la détention de drogue. La meme peine de mort existe a Bali en Indonésie, et pourtant, la-bas, deux garçons dans la rue nous avaient proposé de la marijuana. Alors j'ai décidé de rester sceptique concernant l'avertissement indiquant qu'a Singapour tout marché noir était lourdement sanctionné. Peu de temps apres, l'un des membres de notre groupe de touristes est venu indiquer que, non loin de la, on vendait au marché noir des montres tres bon marché. J'ai décidé de rester calme et raisonnable. A Bali, j'avais également réussi a acheter une douzaine de produits de beauté de marque dont la moitié avait tout juste été bonne a faire fuir les moustiques. Mais les diables, comme nous le savons, souffrent d'insomnies et celui qui s'occupe des voyageurs aime meme effectuer des heures supplémentaires.
Nous avons passé la journée a visiter la ville de façon épuisante, baladés d'un endroit a l'autre comme sur un tapis roulant a touristes. Pour commencer on nous avait mis des étiquettes en couleur pour que nous courions sur le bon tapis roulant. La soirée était dédiée aux énormes supermarchés et a des achats encore plus énormes. La journée passée dans une ambiance de folie collective invitait a faire une promenade vespérale tranquille et solitaire. Celle-ci m'a récompensé par la découverte que meme les contraventions salées sanctionnant les jets de mégots ne protégeaient pas cette ville de l'existence occasionnelle de cimetieres de mégots en pleine rue, preuve de la passion de fumeurs. Je revenais a l'hôtel quand au coin d'une rue deux garçons m'ont offert d'acheter pas cher des montres Rolex. J'étais convaincu que ce n'étaient que des copies mais disons le diaboliquement avec le diable, qui n'a pas connu cela chez nous ? Une aventure dans un marché noir de Singapour lourdement sanctionné s'offrait a moi, je n'ai pas hésité.

A mon signe de tete, les jeunes gens se sont retournés et m'ont conduit dans les sous-sols du supermarché. Ce n'est qu'apres avoir pris la troisieme petite rue de ce labyrinthe souterrain que j'ai compris que cette idée n'avait pas été la meilleure de ma vie. Le supermarché était en train de fermer. Dans les sous-sols tous les commerces avaient déja leurs volets baissés, et nous marchions dans des couloirs vides qui auraient pu permettre a la bande de garçons de me fouiller tres rapidement et tres facilement. On aurait pu parler de chance si j'avais pu sortir en vie de ce labyrinthe. Avant que je puisse penser a des possibles manouvres de défense (mais vraiment peu s'offraient a moi), nous sommes arrivés a l'unique magasin encore ouvert. Les jeunes gens m'ont fait entrer dans un local a l'arriere. Avec soulagement j'y ai aperçu un touriste anglais qui lui aussi apparaissait visiblement soulagé. En chuchotant nous avons échangé quelques mots d'encouragements. Lui aussi s'était laissé attiré par les Rolex pas cheres. A ce moment est arrivé un des jeunes avec tout un choix de montres. A vrai dire, dans la situation dans laquelle je me trouvais, je n'étais pas d'humeur a choisir pendant longtemps. J'ai pris le premier modele a peu pres correct. J'ai discuté le prix, payé, j'ai fixé la montre a mon poignet et je me suis dépeché de ressortir a l'air libre par le labyrinthe. Une fois dehors, j'ai repris mon assurance et suis retourné a l'hôtel, a nouveau comme un homme ayant parcouru le monde. J'ai rejoint notre petite expédition, juste au moment du dîner, et je me suis tout de suite mis a me vanter.

" Vous etes des amateurs ! " leur disais-je de façon tres alerte, plus la peur me quittait, plus je criais de façon libérée, " acheter pas cher des montres pas cheres, tout le monde le fait. Mais acheter pas cher des montres couteuses, ça, c'est de l'art ! Regardez ! "

Tout le monde a regardé, tout le monde a hoché la tete de façon admirative. Seule une dame particulierement antipathique (elle n'aimait pas les voyages, détestait la mer, et ne survivait a ces vacances a la mer avec nous uniquement pour avoir gagné ce voyage gratuitement) a regardé plus attentivement. Elle m'a alors demandé avec l'étonnement sincere d'une idiote si c'étaient ces fameuses Rolex. Et moi, j'acquiesçais tout bonnement. Mais la dame " casse-pieds " continuait a empoisonner le monde.

"Ce ne sont pas par hasard ces Rolex sur lesquelles j'ai lu quelque chose, pas celles... "

Je l'ai assurée ne pas connaître les Rolex en question, grâce a ça, elle s'est immédiatement souvenu que c'étaient celles qui se remontaient par le mouvement de la main, sous l'effet de la force de gravité de la Terre. J'ai immédiatement acquiescé et changé de sujet. J'ai commencé a m'asseoir pour dîner, mais la remarque de la dame antipathique m'avait alerté. Aurais-je eu vraiment cette chance d'acheter cette montre qui possédait un systeme ultra moderne pour économiser les batteries ? Autant de bonheur a la fois ? J'ai observé discretement la montre sous la table. En regardant mieux, on pouvait voir qu'il se passait réellement quelque chose entre la petite aiguille et la gravité de la Terre. L'aiguille des minutes de ma montre bougeait chaque fois dans le meme sens que celui du mouvement de ma main. Ce qu'elle aimait le plus au monde était de pendre inerte en direction de la terre. Par petites secousses, elle essayait avec insistance, mais vainement, de bouger vers le haut.

Cette montre, je la possede toujours aujourd'hui, mais je ne m'en vante plus.

Traduit par Antoine Ehret



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Wednesday, April 8, 2009

SOUVENIRS

SOUVENIRS
Personne ne sait probablement plus qui a été le premier a rapporter, d'un voyage lointain, quelque chose de tout a fait inutile mais de remarquable, et a lui donner le nom de souvenir. Qui sait, peut etre ce mot est-il né pour justifier le vol d'un petit vase dans la chambre d'un antique caravansérail. Mais, surement, personne ne doute qu'un souvenir doit etre une preuve réelle et unique de nos pérégrinations. A l'époque actuelle de mondialisation une telle chose est définitivement révolue.
Déja dans les années 60 du siecle dernier, le marché aux souvenirs était totalement chaotique. Quand mon pere achetait en Irak des cadeaux pour la famille restée a la maison en Slovaquie, il ne se doutait pas de la surprise que ces cadeaux leur réservaient, a eux mais aussi a lui. Bien qu'on dise " qu'il ne faut pas regarder les dents du cheval qu'on vous offre "1, les parents ont regardé vraiment attentivement les objets exotiques de la lointaine Arabie. Ainsi, au dos d'un petit tapis oriental authentique représentant un minaret et une mosquée, ils ont trouvé une étiquette en tissu avec l'inscription : " Made in Poland ". Rapidement ils ont constaté aussi que l'assiette de cuivre, soit disant martelée a la main avec le portrait de la célebre Shéhérazade, était fabriquée en série en Hongrie. Et tous les bijoux, qui n'étaient pas en or, provenaient d'une fabrique de la ville tcheque de Jablonec nad Nisou.

De nos jours, vous trouvez dans n'importe quelle grande ville du monde une échoppe spécialisée dans les souvenirs africains ou indiens. Grâce a cela vous pouvez avoir un appartement rempli de ces babioles des pays exotiques sans avoir mis le pied hors de chez vous. J'ai acheté ainsi a Washington une véritable pelisse du Guatemala et a Prague un couple de petits canards d'Indonésie en bois peint. Les deux, il faut le dire, a un prix dérisoire en comparaison du cout d'un voyage sur leur lieu d'origine et du désagrément de valises pleines de ces souvenirs exotiques.

Tout a fait logiquement un voyageur plus expérimenté préfere choisir quelque chose qui lui rappellera ses voyages, mais qui ne peut etre acheté nulle part ailleurs. Cela demande de l'imagination et de la chance ! J'ai ainsi a la maison dans une vitrine un fer a cheval tombé lors d'une promenade en caleche dans la ville égyptienne d'Edfou, je possede également un clou triangulaire trouvé par terre dans une forteresse de l'île finnoise Suomenlinna et une kippa en papier distribuée aux touristes pres du Mur des lamentations a Jérusalem. J'ai aussi une petite cuiller d'un hôtel de l'antique Bénares, alias Varanasi, pour remplacer ma propre cuillere que j'ai perdue la-bas. Et j'ai aussi une petite cuiller tout a fait ordinaire d'un hôtel de Bruxelles pour compenser le mauvais accueil si typique des Belges. Dans mon bureau, vous trouverez aussi deux toques abandonnées - l'une, que j'ai trouvée pres de la discotheque a côté de la villa présidentielle de la ville thermale décrépie de Likani, appartenait a un garde du corps du président géorgien de l'époque, Chevardnadze, l'autre fut perdue par un garde de l'entrée principale d'un hôtel de Tel Aviv. Et naturellement, j'ai tout un tas de petites pierres des Îles Lipari pres de la Sicile, de la ligne de partage des eaux au Nouveau Mexique, mais aussi du Mont Fuji au Japon et du cimetiere musulman de Sarajevo. Tous ces souvenirs (et en particulier ces petites pierres) ont un défaut : seul leur propriétaire connaît vraiment leur provenance. Sans histoire, ils n'ont pas grande valeur, seul un récit approprié leur donne un sens. J'ai tout de meme un souvenir original qui est a lui seul une histoire.

En rentrant dans une chambre d'hôtel de Toronto, au Canada, j'ai été tres intrigué par une plaquette en plastique joliment arrangée avec le texte suivant :

" Cher client, du fait de la popularité de l'équipement de nos chambres, notre service du logement se permet de proposer a la vente les articles suivants :serviette de bain....14 $, serviette de toilette.....8 $, ......., oreiller.....23 $, housse de couette et taie d'oreiller....30$ ...etc., les prix sont hors taxe.Si vous décidez de prendre une de ces choses sans en avertir la femme de chambre, nous considérerons que vous etes d'accord pour que nous portions la somme correspondante sur votre note.Veuillez agréer... "

Je tenais cet avertissement a la main et je parcourais la chambre du regard. A premiere vue, tout l'équipement de la chambre avait un prix. Et pourtant, ils avaient oublié une et une seule chose. Seul cet avertissement n'avait pas de prix ! Alors, je l'ai pris, comme souvenir... 

Traduit par Alain Moulia

1 Proverbe slovaque

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Wednesday, April 1, 2009

QU'Y-A-T-IL DE SUR DANS CE MONDE ?

QU'Y-A-T-IL DE SUR DANS CE MONDE ?
A l'Université de Serdang pres de Kuala Lumpur commençait une conférence. Physiquement j'étais présent mais normalement je n'aurais pas du y participer. Une malheureuse carte plastique, appelée VISA en était la cause. Pour les voyageurs de nos jours il est bien confortable de ne pas avoir a apporter avec eux des kilos de lingots d'or ou meme des liasses volumineuses de billets de banque. C'est justement cela qui m'avait gâté jusqu'a l'insouciance qui méritait etre punie. La punition est venue a neuf mille cinq cents kilometres de chez moi, en Malaisie.

Je suis l'heureux propriétaire d'une carte VISA. Elle m'a rendu service partout, au Mexique, en Inde et en Turquie également, et c'est dans les Pays baltes que j'ai du voir le plus grand nombre de magasins et de banques qui proposaient leurs services en affichant une étiquette VISA. J'utilisais ce service avec une telle facilité que pour mon voyage en Malaisie non seulement je n'avais pas pris tous les documents qui allaient avec la carte VISA mais je n'avais meme pas les numéros de la " hot line " de ma banque. Je croyais tout simplement a la perfection de la technique et elle venait me trahir maintenant, le premier jour d'une conférence mondiale. C'était d'autant plus délicat que je devais intervenir devant le forum international de mes collegues scientifiques justement ce premier jour. Tout le monde pouvait etre tranquillement assis dans la salle, ils avaient tous réglé leur participation a la conférence. J'étais le seul a ne pas pouvoir en faire autant car justement cette fois-ci, par paresse, je n'avais meme pas amené ma réserve de dollars en Malaisie. Tout mon argent était ensorcelé dans un petit bout de plastique.

Le premier avertissement est venu a Kuala Lumpur quand je voulus retirer un peu d'especes au distributeur automatique pour faire des achats a Sogo, le supermarché local. J'avais inséré ma carte dans le distributeur et fait mon code secret. Rien, le distributeur m'avait rendu la carte. Je commençais a m'inquiéter mais je me suis aussi souvenu que ma carte avait été, comme chaque année, renouvelée récemment. J'avais donc aussi un nouveau code secret. Je commençais a avoir un terrible doute, est-ce que j'avais marqué quelque part ce nouveau code ? L'espoir reposait sur mon bloc-note que j'ai toujours sur moi. Le nouveau code y était bien marqué. J'avais de nouveau inséré ma carte dans le distributeur, j'avais saisi le nouveau code et ma carte avait été rejetée une fois de plus. Cette fois-ci elle était accompagnée d'un avertissement. Les choses commençaient a devenir sérieuses. A la troisieme tentative le distributeur pouvait garder ma carte et moi, je me retrouverai sans rien. Je commençai a étudier les numéros dans mon bloc-note de nouveau. Mon écriture qui ressemblait plutôt a des traces de griffes était connue de tous et les numéros étaient griffonnés si négligemment, que j'aurai pu faire une erreur. Finalement, peu importe le secret, j'ai demandé a mon collegue Karol qui était du voyage, de m'aider a déchiffrer ce casse-tete. Apres une breve discussion nous sommes arrivés a une combinaison de numéros qui représentait ma derniere chance. Et ça avait marché. Ici, a Serdang, qui était un grand campus universitaire, le distributeur ne voulait meme pas accepter ce nouveau code secret pourtant vérifié. Plusieurs tentatives hasardeuses n'avaient servi a rien. C'était le matin et la queue des Malais et des Malaises derriere moi, avec a la main leurs cartes de crédit qui fonctionnaient certainement, grandissait. Ma collegue malaise du comité d'organisation qui m'accompagnait gentiment a ordonné le retrait. Il était plus que temps, mon intervention commençait dans dix minutes.

Pendant mon intervention, j'évaluais dans ma tete toutes les possibilités de l'imminente catastrophe. Je n'avais aucune chance de me procurer la somme dont j'avais besoin pour régler ma participation a la conférence (ne parlons meme pas de frais de logement et de nourriture) sans ma carte de crédit. Mon collegue Karol ne pouvait pas m'aider car lui il compte uniquement sur ses bonnes vieilles liasses de billets dans les chaussettes. Et ses chaussettes n'étaient pas si grandes. Je ne connaissais personne d'autre (c'est le désavantage des grandes rencontres mondiales au gout exotique) et appeler a la maison pour demander de l'aide n'avait pas de sens. Personne ne pouvait a ma place retirer l'argent de mon compte qui alimentait la carte VISA, j'étais ici, a Serdang, avec ma carte de crédit. Il ne me restait qu'a persévérer.
Apres mon intervention les organisateurs tres patients ont mis a ma disposition un autre collegue malais, cette fois-ci avec une voiture. Nous nous sommes mis en route. Deux autres distributeurs ont royalement refusé ma carte. Le collegue malais ne perdait pas de son optimisme et me proposa d'aller dans la banque la plus proche. Nous y sommes rentrés et avons expliqué ce qu'il fallait. Derriere le guichet quelqu'un nous a souri, ils ont pris ma carte VISA et nous ont demandé de patienter un moment. Le moment de patience était interminable. Le seul theme de conversation possible avec un collegue malais inconnu était le fait que l'on ne peut pas compter sur les cartes de crédit ni la technique. Il valait mieux se taire. Notre silence a été interrompu par la venue du responsable de la banque qui m'avait rendu la carte avec courtoisie mais tres fermement en disant que leur banque ne pouvait rien faire avec et qu'ils ne pouvaient pas me donner l'argent demandé. J'étais au bord de la panique.

Je ne vous souhaite pas ce sentiment quand le pilier de notre univers mondialisé vous abandonne. Inévitablement vous viennent a l'esprit des idées hérétiques du genre : sur quoi peut-on encore compter dans le monde actuel. Qu'y a-t-il de sur dans ce monde ?

Le collegue malais avait l'air de vouloir m'aider malgré notre visite piteuse a la banque. Aurais-je encore une quelconque idée ? Et l'idée est venue. Le distributeur dont je me suis servi a Kuala Lumpur appartenait a la plus grande banque malaise. C'était ma derniere chance. J'ai demandé s'il n'y avait pas dans les environs une succursale de cette banque. Il y en avait une.

Devant la succursale de la plus grande banque malaise il y avait un distributeur. J'y suis allé immédiatement et tel un illusionniste j'exécutai devant mon collegue malais tous les gestes pour qu'a la place d'un lapin sorti du chapeau l'argent sorte de ce distributeur. Apres le bruit habituel de la machine réfléchissant a haute voix, le signal avertisseur déja bien familier ce jour-la a retenti et le distributeur m'a rendu la carte. Je suis rentré dans la succursale en état d'ultime besoin. J'étais désespérément décidé de faire n'importe quoi pour avoir mon argent y compris de provoquer un scandale international. Sans cet espoir je deviendrais un tricheur suspect sans un rond dans les poches a la place d'un collegue jouissant d'une notoriété avec un compte de dollars respectable.

Je n'étais plus en état pour faire la queue, je demandai directement a mon collegue malais de m'annoncer chez le responsable de la succursale. Peu de temps apres nous étions assis dans son bureau. Il était grand, gros, flegmatique tout en sueur mais un fonctionnaire aimable. Il écouta toute l'histoire, prit délicatement ma carte VISA dans ses mains, la regarda attentivement, consulta son numéro dans l'ordinateur et envoya l'information obtenue quelque part. Il n'était pas satisfait avec le résultat. Je commençais a transpirer ce qui ne pose en Malaisie aucun probleme. Sauf que moi, je transpirais deux fois plus.

Le responsable de la succursale garda son calme. Il regarda encore une fois toutes les données sur ma carte, me demanda mon passeport et le nom de la banque qui avait émis la carte (ce qui n'a pas aidé car son nom slovaque n'a aucune chance de briller dans une conversation internationale) et décrocha le téléphone. Il appelait la centrale a Kuala Lumpur.

Tout ce temps mon collegue malais assis a côté de moi essayait de me garder au-dessus du niveau de désespoir par des regards encourageants. De temps en temps ils échangerent quelques mots en malais avec le chef de la succursale, ce qui pouvait soit etre un petit mot en ma faveur ou une réflexion s'il n'était pas le temps de démasquer un fraudeur international. J'étais seul au milieu d'un pays inconnu et le seul lien plastique que j'avais avec ma patrie et mon compte m'abandonnait petit a petit. La liaison téléphonique avec la centrale a Kuala Lumpur n'était pas fiable. La ligne était interrompue sans arret. L'atmosphere dans la succursale de Serdang était calme, provinciale. Personne ne se pressait nul part et moi, je pouvais meme nager dans ma sueur. Je me rappelai triomphalement que je gardais toujours les tickets des distributeurs. J'ai fouillé toutes mes poches et j'ai trouvé finalement celui du supermarché de Sogo. Plein d'énergie renouvelé et de gestes d'optimisme, je l'ai tendu avec enthousiasme au chef de la succursale. Il regarda poliment le petit bout de papier tout froissé et plein de sueur et me le rendit. Ça ne l'avait pas impressionné vraiment. Il continuait a téléphoner.

La ligne téléphonique était interrompue pour la deuxieme fois et le chef de la succursale de Serdang dictait pour la troisieme fois les nombreuses données de ma petite carte plastique quand il haussa brusquement les sourcils. L'espoir naissait. Mais il reposait sur une chose ou plutôt une question :

" Comment s'appelle votre mere ? " demanda le chef de la succursale de Serdang en se penchant confidentiellement vers moi.
" Qui ?! " je ne comprenais pas.
" Le nom de jeune fille de votre mere. "
" Mais ma mere n'a jamais eu de compte VISA, ni maintenant ni avant de s'etre mariée. "
" Mais vous l'avez mentionnée dans le questionnaire de votre carte VISA, non ? "
Tout comme je déteste les questionnaires a ce moment-la je respirai de bonheur et commençai a dicter avec plaisir. Le chef de la succursale de Serdang m'a meme laissé l'écrire sur un bout de papier. Et c'était au moins curieux d'entendre prononcer en malais le nom de jeune fille de ma mere qui n'est pas courant chez nous non plus. Ça a marché.

J'ai reçu mon argent, respiré de bonheur, secoué cordialement la main du chef de la succursale de Serdang ainsi qu'a mon collegue malais. Je ne compris qu'une fois dehors, dans la rue brulante. Je compris que si personne d'autre, alors les banquiers du monde entier savent que tout peut etre incertain dans ce monde sauf la mere. Elle, elle est toujours sure. 
Traduit par Diana Lemay

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