Wednesday, November 18, 2009

Essay in French III

NOTRE AUTRE MOI

(PART III)

Essay by Gustáv Murín




Vivons nous dans l’erreur ?

Suprême paradoxe que ces preuves d’amour envers les animaux qui font l’admiration de la société entière, mais qui représentent du point de vue sentimental conscient un investissement à sens unique. Les animaux, tels des automates vivants, nous copient fidèlement nos sentiments supposés, mais la base n’est pas consciente, elle est juste réflexe.

Pour les chats par exemple nous ne sommes absolument pas des êtres aimés, mais des serviteurs qui les servons fidèlement, comme pour le lord anglais le servait son valet indien. Lui aussi parfois récupérait des vêtements déjà portés, voire des bonbons en récompense. On peut émettre l’hypothèse selon laquelle même la façon qu’a le chat de se frotter contre nos jambes en signe de bienvenue n’est en fait rien d’autre que son réflexe pour nous marquer avec la graisse de ses oreilles. Il est en revanche tout à fait certain qu’il ne faut pas compter sur un amour vrai de la part d’un chat.

De plus les animaux ne réagissent pas à nous comme à des êtres concrets mais face à un réflexe conditionné et primitif. Il est aussi bien connu depuis belle lurette qu’à la différence des gens, ils ne savent pas corriger leur rapport sentimental à l’épreuve des faits. Ce qui rend possible de remplacer une mère biologique par un jouet mécanique que les petits canetons, à un certain stade d’évolution, suivront aveuglément. Ainsi c’est seulement grâce à cela que William Lishman, canadien passionné de vol en deltaplane à moteur, réussit avec ses amis à dresser tout un troupeau d’oies à le suivre en vol comme leur autorité naturelle, inculquée dés la naissance. Pour elles, le deltaplane à moteur représente la mère à laquelle elles sont soumises aveuglément, et ni le bruit du moteur, ni la créature étrange que manipule leur mère ne les soucie.

Nous prenons ce cas extrême afin d’expliquer jusqu’où est déjà parvenue notre « hominisation » des animaux, et la mythologisation de leur ressemblance humaine. On peut aussi introduire un exemple historique de l’ampleur prise par un tel amour envers son propre animal.


L’amour passe par le ventre

Salvador Dali et sa femme Gala avaient sur leurs vieux jours un lapin apprivoisé, qu’ils adoraient et qui était toujours avec eux. Mais un jour qu’ils devaient se préparer à un long voyage, ils affrontèrent le dilemme habituel de tous les propriétaires d’animaux domestiques- que faire de lui ? Ils en discutèrent jusqu’à la nuit. Le lendemain Gala prépara un excellent déjeuner

et à cette occasion fit part de sa décision. Elle était dans les assiettes. D’après elle, c’était pur bonheur que celui qu’elle aimait, pénètre en son intérieur sous une forme appétissante et se fonde amoureusement dans son corps. C’était selon elle une fusion plus aboutie que le sexe. Il convient d’ajouter que cette logique fit vomir Dali.


Quand c’est trop, c’est trop…

D’après l’article du professeur Oto Ulca jusqu’à presque deux tiers de tous les foyers aux USA abritent quelque petit animal gâté. En 1992 on comptait environ 48 millions de chats, et 15 ans plus tard, en 2007, déjà plus de 70 millions. A cela ajoutons 60 millions de chiens. Cet amour des bêtes est aussi une grosse affaire. En Italie les dépenses courantes pour un animal domestique se montent en moyenne à 46,9 euros par mois. Soit quatre fois les dépenses d’un foyer italien pour les livres ou les supports pour musique. Presque la moitié des propriétaires aux USA n’hésite pas à dépenser n’importe quel montant pour l’agrément de son chéri. L’organisation American Pet Products Manufacturers Association évalue le chiffre d’affaires annuel de cette branche du marché à plus de 38,4 milliards de dollars.


Les animaux dans la ville

Ce qui est petit est gentil. Mais s’il y en a trop, les problèmes surgissent. Un petit chéri de chien c’est le bonheur, mais des dizaines de milliers de ces chéris dans une ville, c’est le début des embarras. Les animaux en ville nous aident à surmonter le paradoxe de la solitude dans la foule. Bien qu’ainsi nous les traînions dans un milieu qui n’est pas leur milieu naturel et qu’à l’inverse leurs besoins naturels dépassent la capacité d’absorption de ce milieu. Et oui il s’agit aussi de cela.

D’après les statistiques les passionnés les plus nombreux d’animaux domestiques sont les Italiens. Un par personne, nouveaux-nés compris. Ils détiennent dans le pays 25 millions de poissons d’aquarium, 12 millions de et de perroquets, 8 millions et demi de chats et 7 millions de chiens. Les chiens règnent sur les foyers des Etats-Unis (jusqu’à 21 pour 100 habitants), suivis de l’Australie, de l’Irlande et de l’Angleterre. A elle seule la reine d’Angleterre en possède quatorze. En France un habitant sur cinq en détient. Et un chauffeur de taxi parisien sur sept garde son chéri avec lui pendant son service. Dans l’ensemble de la capitale du pays on enregistre 200 mille chiens, soit un chien pour dix habitants. A Zvolen en Slovaquie centrale il y en a 11 mille, à savoir un pour quatre habitants. Cela s’explique aussi parce qu’en réalité il y a à Paris cinq fois plus de chiens que déclarés par leurs propriétaires, à cause des redevances. Cela n’aurait pas d’importance, si les non déclarés ne devaient eux aussi sortir faire leurs besoins. Ainsi, chaque jour à Paris, ils produisent pendant leurs promenades quotidiennes avec leurs maîtres jusqu’à 10 tonnes d’excréments. La solution aurait pu être via les motos balayeuses spéciales, mais leur utilisation coûtait à la ville plus d’un demi million d’euros par an. D’où la décision d’obliger les propriétaires à nettoyer après leurs chiens sous menace d’amende pouvant aller jusqu’à 230 euros.

Ce problème ne dérange pas seulement les autorités parisiennes, ainsi dans la ville finlandaise de Turku sont essayées les premières toilettes au monde pour chien, placées dans un parc de la ville. Elles sont équipées de bornes à pipi entourées de sable blanc. Une idée très semblable était déjà dés 1993 apparue aussi dans le dixième arrondissement de Prague, où cette année là avaient été perçus des propriétaires des 3800 chiens des redevances administratives pour plus d’un million de couronnes, soit environ 30800 euros. Ce qui semblait un capital suffisant pour installer 33toilettes publiques pour chiens. D’autres quartiers de Prague et la métropole morave de Brno manifestaient de l’intérêt pour cette expérience. Mais il ne semble pourtant pas que cette idée ambitieuse ait eu du succès Car dix ans après, le populaire metteur en scène tchèque Zdenek Trosek se plaignait dans un entretien avec la presse que « nos parcs à Prague servent essentiellement de toilettes pour chien.

Comme les chiens ne savent pas encore lire, ils n’ont pas de problème pour sortir faire leurs besoins dans l’aire de jeu pour enfants au lieu du parc. Selon une émission de radio, à cause de cela, jusqu’à 200 infections différentes pourraient menacer les enfants, mais Madame la rédactrice en chef a probablement exagéré. Pour autant ce n’est certainement pas sain. Impossible d’affirmer que ceux que l’on nomme « les canilâtres» n’en sont pas conscients. Oui, j’ai vu lors d’une promenade à Vienne une femme élégante qui mettait dans un sac les déjections de son chien. Mais je vois aussi comment, chaque jour dans notre quartier, pourtant bien doté en parcs, les propriétaires de chiens ignorent ostensiblement les poubelles à déchets spécialement équipées de sachets que l’administration municipale a fait installer aux frais non négligeables de nous tous, apparemment inutilement.



(to be continued)

1 comment:

Marcoroz said...

Si je comprends bien les lords anglais n'étaient que des automates agissant par pur réflexe ?