Wednesday, November 11, 2009

Essay in French II


NOTRE AUTRE MOI

(PART II)

Essay by Gustáv Murín



Nos clients à quatre pattes

Si nous nous absentons, des « dogsitters », mieux payés que des « babysitters », se précipitent auprès de nos chéris esseulés ! Des « hôtels » pour animaux domestiques est sortie une apparition. A Los Angeles le Pet Orphans Fund (ou Fondation pour les animaux orphelins !) offre à chaque chien vagabond, outre la garantie d’une nourriture équilibrée, un local carrelé avec tapis, divan et télévision. Combien de sans domicile fixe de Los Angeles seraient ravis d’avoir un tel luxe, mais ils ne présentent sans doute pas le même intérêt que les chiens. Dans le New York Times (24.9.2006), un reportage argumenté décrit le Top Dog Country Club de New Germany, état du Minnesota, où, aux réalisations déjà présentées s’ajoutent piscine, nourriture de luxe, possibilité d’écouter de la musique, et même des soins de pédicure avec. vernis à griffes. Tout cela dans des bungalows clôturés, des villas ou des suites. Dans les niches ne vivent plus que les chiens prolétaires.

Un certain Blake Walliser de Denver, état du Colorado, a installé dans son hôtel pour chien, dans lequel travaillent à plein temps quatre employés, un système de caméras. Grâce auquel les propriétaires des « hôtes de l’hôtel » peuvent, lors de leurs vacances sur le îles Hawaï ou sur l’Himalaya, vérifier personnellement à distance, comment se portent leurs chéris.

En Slovaquie, on raconte le cas d’un vétérinaire qui fut confronté à une tâche pas facile. Une certaine dame lui rendit visite avec une demande qu’aucun hôtel ne pouvait satisfaire. Et donc, elle avait recours à un spécialiste ! Cette dame qui devait partir en vacances demandait au docteur vétérinaire, qu’il veille pendant ce temps sur « son » mouche (elle affirmait en effet qu’il s’agissait d’une mouche mâle). Après une courte hésitation, le vétérinaire se prit de pitié pour cette femme et accepta cette tâche inaccoutumée. Mais les portes à peine refermées derrière cette dame, le problème se présenta. De quoi se nourrit le mâle de la mouche ? Tous les aliments disponibles dans le commerce comptent sur le plus de clientèle possible, et de la bouse de vache dans le cabinet de consultation ne serait pas du meilleur effet. Ce dilemme n’ayant pas pu être réglé pendant l’absence de la propriétaire « du » mouche, le pensionnaire concerné termina ainsi son chemin de vie. Mais le vétérinaire ne renonça pas et dégotta à temps « un » mouche frais (cette fois là déjà un petit mâle de mouche démontré) et le remit solennellement à la dame émue. Il soupira sincèrement quand elle sortit, mais il n’en était pas quitte pour autant .Une semaine plus tard, la dite dame revint et régla au dévoué vétérinaire des honoraires supplémentaires, car « son » mouche était maintenant bien plus alerte et portait sur lui la preuve des soins d’un spécialiste. Cela a t’il besoin de commentaire ?


Même différents, ils nous ressemblent tout à fait

Le type de nourriture en conserves mentionné, mais surtout la vie « humanisée » de nos chéris, les porte à adopter avec notre style de vie la panoplie presque complète des maladies civilisées. De bonne foi nous imposons à nos chéris notre mode de vie et ne voulons pas reconnaître qu’avec le bon nous leur refilons aussi le mauvais. Ainsi nos chéris souffrent-ils de névrose, de dents cariées, d’ulcères à l’estomac, mangent trop et sont obèses, sont sujets à des crises d’épilepsie, et meurent d’infarctus et de cancer tout comme nous. Ils ont aussi des maladies typiquement civilisationnelles comme les allergies. A Broumov, en pays tchèque, on a même soigné un cheval de course allergique à …l’avoine.

Et afin de faire le tour complet du processus d’humanisation de notre alter ego, nous leur prescrivons des régimes à suivre, leur délivrons des pilules contre cette névrose et les services de soins vétérinaires réguliers nous sont devenus une évidence. Mais peu savent que ces derniers franchissent déjà maintenant et de loin la limite des soins courants pour un animal malade.

Pour les champions pure races des diverses concours, il en va non seulement de leur santé, mais aussi de leur beauté. On leur pose des couronnes métalliques, voire des dents complètes en céramique. Une spécialité : l’arrachage de dents et le brossage du tartre sous anesthésie. Les participants au 16e congrès international de vétérinaires à Vienne recommandaient « …de laver les dents au chien, qui par manque d’hygiène est menacé des mêmes problèmes que son maître ».

Les colosses pharmaceutiques se font la course avec leurs offres de produits contre les maux, depuis l’arthrite jusqu’à la sénilité. Les vétérinaires se spécialisent -des anesthésistes, via les chirurgiens orthopédiques jusqu’aux toxicologues. Et les psychiatres ne sont pas en reste ! A Westbury, état de New York, vient d’ouvrir un centre médical vétérinaire doté d’installations complexes, comprenant radiothérapie, ….., résonance magnétique…….et kinésithérapie. On y pratique couramment des opérations du cœur, des transplantations de reins, des soins oncologiques. Selon les informations de l’Evening Standard, Madame Lise Hansen a inauguré en 1988 à Londres la première clinique vétérinaire homéopathique. A Kostelec nad Ohri on dispose d’un « centre de transfusion pour chien ». La chaîne de télévision C.N.N. fait de la publicité pour l’acuponcture pour chien, mais l’offre ne s’arrête pas là. Aux U.S.A. une opération de pose de radio simulateur cardiaque, avec garantie de 3 ans et demie, sur un doberman peut coûter jusqu à 1100 dollars. Ils y ont aussi introduit dans l’église une cérémonie particulière : la bénédiction d’animaux (probablement en cas de panne de stimulateur cardiaque).

Et si tout cela ne suffit pas, le dernier recours est le bureau spécialisé de pompes funèbres. Un cercueil garni de soie bleue ou rose plus une cérémonie digne de deuil, ressortent à 1500 dollars. Ainsi le dernier adieu à votre chéri n’est-il déjà lui non plus laissé au hasard. Au château d’Edinburgh on montre fièrement aux visiteurs le cimetière pour chiens qui remonte à plusieurs siècles.

L’amour après la mort

A en croire un titre d’une certaine feuille de choux tchèque- « Une femme a sauvé un chiot en lui faisant du bouche à museau »- nos chéris peuvent déjà aussi compter sur le premier secours médical ! Mais quelques cas connus existent où, pendant l’ouragan dévastateur Katrina, des gens ont risqué leur vie, et même ont péri, rien que pour sauver leurs animaux adorés.

On peut également mentionner le cas concret d’un homme de la République Sud Africaine, qui n’a pas hésité à risquer sa vie pour son chien. Monsieur Len Stock se promenait avec sa femme et ses six chiens, quand l’un d’eux sauta dans l’eau. Lorsque l’homme entendit des sons étranges, il pensa que son chien avait eu un infarctus et lui sauta après à son tour. Le chien disparut sous la surface, l’homme le saisit et le sortit- de la gueule d’un crocodile.

Marie Coleman, une fillette australienne âgée de cinq ans a même été distinguée pour avoir sorti son chaton Sooty de la gueule d’un python long de trois mètres. La question reste de savoir si cet héroïsme n’était juste que manque d’imagination sur les conséquences que peut avoir un véritable combat avec un énorme serpent.

Pourtant bien plus souvent une bonne somme d’argent suffit à sauver le petit chéri trop gâté. Un bel exemple de cette sollicitude nous vient du célèbre acteur français Belmondo, qui gavait son petit chien de tant de bonnes choses qu’il engraissa et eut un infarctus. Belmondo ne spécula pas et paya pour sauver l’animal des sommes horribles à un spécialiste qui s’en trouvait bien lui aussi car depuis Belmondo n’en avait pas changé. Allant jusqu’à l’inviter aux croisières sur son yacht. Sauf que par grand vent le bateau bondit soudain, que l’ami des animaux perdit l’équilibre et qu’en tombant il écrasa le petit gâté sous son propre poids.

Quant à savoir s’il y a un enseignement à tirer de tout cela, je vous laisse en décider…


(to be continued)

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