Wednesday, September 23, 2009

Story in French I - QUE FAIRE D'UN CHAT VOLANT?

QUE FAIRE D'UN CHAT VOLANT?
(Extrait d'un journal intime)

Notre chat bien aimé m'observe à travers la fenêtre du balcon et ne cesse de miauler. Mais je n'ai pas le droit de le laisser entrer, car il y est assigné à résidence.

Combien d'effort ça m'a coûté avant de pouvoir avoir un chat ! Quand j'étais toute petite je voulais un cheval. Mais maman disait que chez nous dans l'appartement au 6e étage nous ne pouvions avoir de cheval, pas même sur le balcon.

Papa, lui, disait que chez nous dans l'appartement au 6e étage nous ne pouvions même pas avoir de chien. C'est qu'un chien a besoin d'espace et de promenades régulières.

J'ai des poissons rouges, mais ce n'est pas ça. Comment peut-on caresser un poisson rouge?
Enfin, j'ai gagné – j'ai convaincu mes parents de me laisser amener un petit chat à la maison. La tante d'une camarade de classe avait une grosse chatte qui attendait des petits. Elle les attendit suffisamment longtemps pour que je puisse bien y préparer mes parents.
Papa dit plutôt les avoir à l'usure.

Celle qui était la plus réticente c'était Mamie. Elle disait qu'un chat ça perdait ses poils et ça sentait mauvais. Mais comme Mamie n'habite pas chez nous et qu'elle ne se rend à la maison que pour déjeuner le dimanche, j'ai pu facilement écarter ces objections.

Le dimanche on ne parlait pas de chat chez nous. En revanche on en parlait le lundi, le mardi, le mercredi et le jeudi et de nouveau le vendredi et le samedi du matin au soir.

Maman était toujours contre. Elle avait peur que le chat ne soit pas propre. Papa n'avait pas peur, il disait que c'était à nous de nous en occuper.

Et finalement il fut d'accord le premier. Puis maman à son tour. Par précaution, j'ai préféré ne pas demander à mamie.



Les préparatifs pour Chipsy

J'ai choisi pour notre nouveau petit chat bien aimé un nom avec « ch » ou « tch ». J'étais persuadée qu'avec un tel nom il écouterait bien. Mais avant cela notre petite famille devait écouter ma petite conférence sur l'élevage de chats.

J'ai énuméré tout ce qu'il faudrait acheter pour le chat – un panier, un bol pour la nourriture et un bol pour l'eau, de la nourriture et de la litière avec une caisse. Et de quoi jouer.
Avec maman nous avons tout acheté peu à peu, bien que ce ne fût pas facile.
Maman disait que notre budget était déjà tendu et que le chat n'y était pas prévu.
Alors j'ai rajouté les seize couronnes que j'avais économisées.

Ensuite ce fut mon anniversaire et Mamie m'a glissé un billet de 500 couronnes en douce, afin que mes parents ne le voient pas.

Si elle avait su que c'était pour le chat, je n'aurais rien eu du tout. Mais, finalement, nous avons pu ainsi tout réunir et attendre l'arrivée parmi nous du nouveau membre de la famille.
Nous avons suivi les instructions à la lettre. Je sais qu'il faut attendre la naissance du chaton et ensuite encore au moins deux mois avant qu'il ne soit sevré et qu'il ne reçoive l'éducation de base de sa maman avant de rejoindre son nouveau foyer.

Quand les chatons avaient un mois nous sommes allés en choisir un. Ils étaient six, mais mon choix était tout de suite fait.

Seul un d'entre eux avait un beau pelage gris-argent et une jolie petite gueule toute rose qu'il ouvrait à chaque instant comme s'il avait voulu dire quelque chose, mais sa petite voix était encore faible.

Quand Papa entendit comment était le chaton (Maman dût le confirmer en tant que témoin) il dit qu'un tel chaton allait lui plaire. Vu que notre voiture était aussi gris métallisé, ils iraient bien ensemble.


Le nouveau membre de la famille

Chipsy était dès le début archi gentille (Papa dit plutôt „ar'gentille“)! Lorsque nous l'avons enfin apportée à la maison les premiers temps, elle ne faisait que se blottir dans un coin, observant et miaulant très doucement.

Mais quand je l'ai prise dans mes bras elle était rassurée et frottait sa tête contre moi. Et rapidement sans hésitation elle allait dans sa litière pour faire ses besoins. Cela rassura Maman qui accepta volontiers ce chaton bien élevé. Et même Papa était ravi. La petite Chipsy s'asseyait chaque matin près de lui et le regardait prendre son traditionnel yaourt „santé et forme“.

De temps en temps elle s'étirait et avançait la patte pour lui rappeler de lui en laisser. Et il lui en laissait toujours.

Chipsy trouva rapidement aussi les bols avec de la nourriture et de l'eau, seul le panier acheté spécialement pour elle ne l'intéressait pas.

Peu à peu, elle expérimenta toutes les autres variantes. Tout d'abord elle se plaisait dans le fauteuil de l'entrée, puis sur une des chaises rembourrées sous la grande table de la salle à manger et aussi tout en haut, sur la bibliothèque.

Elle aimait aussi rester allongée sur la chaise dans ma chambre. Tout cela pendant la journée. C'est incroyable tout ce temps que les chats peuvent passer à dormir dans une journée. Et à vrai dire la nuit aussi. Mais même la nuit Chipsy changeait d'endroit. Au début elle se couchait près de moi et se laissait caresser jusqu'à ce que je m'endorme. Puis elle se blotissait parfois à mes pieds ou bien à l'inverse sur mon oreiller au-dessus de ma tête. C'était une époque merveilleuse. Chipsy se plaisait chez nous et elle nous plaisait aussi. Ensuite arrivèrent les soucis.


Notre chat vole

En ce temps Chipsy pouvait se déplacer dans l'appartement à son gré. Mais ce qu'elle aimait le plus était de sauter sur le rebord de la fenêtre et regarder en bas sur le trottoir ou bien les pigeons et les hirondelles qui se nichaient au-dessus de notre appartement sous le toit. C'est que nous habitions au dernier étage, au sixième de l'immeuble. Un soir l'orage éclata et avant que nous retrouvions nos esprits, Chipsy avait disparu. La dernière fois que nous l'avions vue elle se promenait agilement sur l'étroite balustrade métallique du balcon.

Avec maman nous étions juste en train de regarder la télé, papa n'était pas encore à la maison. Et quand il est arrivé, Chipsy ne l'a pas accueilli comme d'habitude. Il a jeté un coup d'oeil dans le salon et nous a demandé où était Chipsy. Car elle aurait pu être avec nous. Elle adorait s'allonger avec moi et se laisser caresser jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Ainsi nous avions passé ensemble plus d'un soir devant la télévision. Mais tout à coup elle n'était plus là. Elle n'était ni dans le bureau, ni dans la cuisine, ni dans la chambre de mes parents, ni dans la mienne. Nous commencions à l'appeler mais elle ne donnait pas de signe de vie. Mais, à vrai dire, elle ne venait jamais quand on l'appelait. Mais cette fois, nous espérions un miracle. Seulement il n'y en eut pas. Papa était déjà en train de dîner et ne la recherchait plus. Il disait qu'un chat avait sept vies. De toutes manières on allait la retrouver.

Avec maman, nous avons trouvé Chipsy quand nous sommes allées vérifier si elle n'était pas dehors, dans la nuit froide et pluvieuse. Nous étions à peine sorties de la maison que déjà Madame Cavojska, la vieille dame qui a des fenêtres qui donnent sur l'entrée et qui à travers elles ne cesse d'observer les va-et-vient, nous annonçait qu'elle venait juste d'entendre quelque chose dégringoler devant son nez.

Au point qu'elle avait eu terriblement peur. Et nous aussi nous avions eu terriblement peur, et si c'était notre Chipsy?

Nous la cherchions désespérement et avions fini par la trouver toute mouillée et amochée derrière la maison, sur le rebord de la fenêtre de la cave.

C'est bien elle qui avait dégringolé devant le nez de Madame Cavojska en lui provoquant presque un infarctus (c'est ce qu'affirmait par la suite Madame Cavojska à Madame Sklenarikova, laquelle est aussi à la retraite et passe son temps à espionner par sa fenêtre, sauf qu'elle habite au deuxième étage et de l'autre côté de la porte de l'immeuble).

Nous nous sommes précipités à la maison avec Chipsy et avons interrompu le dîner de papa.
Il n'était pas content du tout et a râlé pendant tout le trajet jusque chez le vétérinaire. Le vétérinaire ausculta Chipsy mais ne trouva aucune blessure. Il lui a fait même une radio mais heureusement tout allait bien. Il nous a prescrit plusieurs médicaments et maman devait se lever toutes les trois heures pour les donner à Chipsy qui resta couchée pendant environ une semaine et se remit lentement sur ses pattes. Ce vol du sixième étage n'avait aucune conséquence visible.

Trois mois plus tard, Chipsy tomba à nouveau de notre fenêtre, car l'un de nous par erreur l'avait laissée ouverte. Nous ne sommes plus retournés chez le vétérinaire.
Après avoir de nouveau failli provoquer un infarctus à Madame Cavojska, Chipsy
est arrivée d'elle-même devant la porte d'immeuble, s'est laissée glisser à l'intérieur et nous l'avons retrouvée miaulant prés de la porte de l'ascenseur. Si elle avait pu, elle aurait peut-être pris l'ascenseur pour venir devant notre porte d'entrée. Notre Chipsy a encore cinq vies.


(To be continued)



Traduit par Michèle Théo

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